Lactalis OPLB : un accord sur les volumes, mais pas encore sur le prix
Négociations. La toute jeune OP Lactalis Bretagne a signé un accord-cadre avec l’industriel. Reste à finaliser la formule de prix.
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Agréée le 13 décembre 2017, l’OP Lactalis Bretagne (OPLB) a signé un contrat-cadre avec l’entreprise le 27 mars. Cette OP a été créée par des éleveurs bretons ayant quitté OPLGO. Ils sont 130 et produisent 100 millions de litres. La première assemblée générale s’est tenue le 6 avril.
« La gestion des volumes se trouve au cœur de notre accord, explique le président Ronan Jacques. Elle doit permettre à chacun de réussir ses projets. » Dans cet esprit, l’accord prévoit de la souplesse pour les livraisons d’été (de juin à octobre inclus). L’OP ne souhaite pas détailler les calculs mais le système permet à ceux qui le veulent d’augmenter leur production sur cette période, sans pénalité.
Par ailleurs, Lactalis a réaffirmé sa volonté de réduire sa collecte sans toucher aux références. « Ceux qui arrêtent produisent deux fois moins que la moyenne. Quand on perd 4 % des livreurs, la collecte baisse de 2 % », précise Serge Moly, directeur des approvisionnements du groupe. L’entreprise accordait 200 000 litres aux jeunes agriculteurs jusqu’au 1er avril 2018. Elle veut descendre à 150 000 litres, mais ce point reste en débat avec OPLB. Néanmoins, l’accord laisse une marge pour servir quelques éleveurs souhaitant se développer. Des réunions trimestrielles sont prévues pour aboutir à une gestion aussi intelligente que possible.
Le mode de fixation du prix reste à finaliser. L’objectif est d’y parvenir d’ici à fin juin. La proposition de Lactalis part du mix-produit, soit 50 % de PGC France, 30 % de produits industriels et 20 % d’export. À la demande de l’OPLB, Serge Moly s’engage à faire valider ces chiffres par un organisme extérieur. « Pour les produits industriels, nous souhaitons prendre les valorisations beurre-poudre du Cniel des quatre dernières semaines, explique-t-il. Les PGC export pourraient être payés au prix allemand estimé pour le mois en cours et régularisé après parution officielle, tous les trois mois ». Sur ces points, L’OP est d’accord.
Une crispation sur le prix des PGC
Les choses se corsent en ce qui concerne les PGC France. Pour Serge Moly, le meilleur indicateur reste l’indice des prix de vente industriels calculé par l’Insee. Il pourrait être complété par un indice du Cniel à définir. Mais sur quelle valeur baser le calcul ? La flexibilité va disparaître. Et la formule finale devra respecter les ordonnances qui seront signées d’ici à juin. Il faudra notamment intégrer le coût de production dans la formule. « Pour les PGC France, nous voulons un indicateur de prix unique pour toutes les laiteries, à définir au niveau du Cniel », explique Ronan Jacques. Il craint sinon un alignement sur le moins-disant.
L’Unell bute aussi sur ce point et la rencontre du 25 avril avec Lactalis n’a pas abouti. « La valeur qui servira de base pour appliquer les indices d’évolution est capitale. Nous manquons d’éléments pour la fixer », explique son président Claude Bonnet. Il compte sur le plan de filière pour avancer.
Pascale Le CannPour accéder à l'ensembles nos offres :